Maxtan

Abidjan : Quand un magistrat se fait bagnard

Malick Habib Fall, la victime 24 Décembre 2014. Abidjan. C’est le réveillon de Noël.

Depuis plusieurs semaines déjà, la fièvre des fêtes de fin d’année s’est emparée des abidjanais. Ils sont connus pour leur goût immodéré pour les festivités. En église, dans les maquis et bars, en famille à la maison, peu importe l’endroit où ils ont choisi de fêter l’anniversaire du petit Jésus, Tous sont en joie. La ville est pleine de monde, d’effluves de parfums divers et d’alcools. C’est en cette nuit toute cousue de joie que se produit le drame. On ne l’apprend qu’au matin sur les réseaux sociaux.

Malick Habib Fall a été tué durant la nuit par un magistrat, monsieur KOUASSI Placide dans la commune de CoCody dans le quartier jouxtant le Lycée Technique d’Abidjan.

Comment ? Que s’est-il passé ?

  Des versions de « témoins » nous racontent qu’il aurait fait feu sur tout un groupe de jeunes avec son fusil de calibre 12.

Motif ? Ils se seraient interposés dans une querelle entre deux de ses enfants. Les réseaux sociaux s’emballent. Et tandis que la nouvelle se répand comme une traînée de poudre,  ledit magistrat, lui,  prend la poudre d’escampette.

Les sites d’informations locaux et internationaux relatent le drame. Le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur, Souleymane Jules Diop juge nécessaire de faire une déclaration pour préciser que la victime n’est pas sénégalaise.

Les évènements se succèdent ; la famille porte plainte, les jeunes habitant le quartier mettent le feu à un véhicule appartenant au « magistrat-cowboy », et une pétition est mise en ligne pour réclamer son arrestation. La télévision nationale en parle.

Le magistrat est mis aux arrêts. Il plaiderait la légitime défense.

Selon fratmat.info, entendu, il aurait déclaré que revenant de l’Eglise, il aurait trouvé certains membres de sa famille pris à parti par des jeunes, il serait rentré chez lui chercher son fusil. Après un tir de sommation, les jeunes se seraient mis à le poursuivre, c’est alors qu’il aurait fait feu.

Mais la pétition est toujours en ligne et compte déjà plus de 1500 signatures.  Les signataires  demandent qu’il soit jugé et incarcéré. Chaque soir en attendant, les amis et aussi des inconnus émus par cette tragédie allument des cierges sur le lieu du drame en la mémoire de Malick.

Pour Malick Fall
Chaque soir, des cierges sont allumés en sa mémoire.

Mais au delà des pleurs et de la tristesse, il faut noter la naissance progressive d’une réelle société civile en Côte d’ivoire.

Quelques mois après l’affaire Awa FADIGA, cette jeune fille morte après une agression faute de soins au CHU de Cocody, c’est une autre intervention des internautes qui pousse les dirigeants à agir. Dans le même temps une mobilisation des internautes a permis de retrouver un chauffard qui avait pris la fuite après avoir mortellement heurté des piétons.

Bravo aux internautes ivoiriens, et bravo aux dirigeants ivoiriens qui savent les écouter.


La chasse aux esprits-électeurs

Lorsque le jeune Ange Messi Batiyé, 4 ans, quittait ce jour là, la maison de ses parents pour l’école, il a certainement reçu comme d’habitude un petit en-cas pour calmer la fringale de la mi-matinée, un bisou de Maman et Papa, a fait la promesse de bien se tenir et d’attendre sagement sa nounou qui passerait le chercher  à midi. La nounou aura peut-être eu quelque retard, l’enfant se sera laissé tenter par la curiosité, prenant ainsi la décision de se faire explorateur urbain dans cette commune de Marcory, à Abidjan.

Le jeune Messi, que ses parents, sans doute convaincus que porter le nom d’une personne vous fait porter ses qualités (et ses défauts : pure logique !) destinaient à un avenir glorieux sur les terrains de football à l’image de son non moins glorieux homonyme est introuvable. Ses parents sont affolés, en pleurs et courent les rues à sa recherche.

Toute cette histoire demeure une originale hypothèse…hormis la disparition du gosse.

Le 10 décembre dernier, une petite frimousse innocente apparaît sur les murs Facebook de nombreux ivoiriens. Voici le message qui accompagne cette photo :

Batiyé Ange Messi Perdu et...retrouvé.
Batiyé Ange Messi
Perdu et…retrouvé.

 

Batiyé Ange Messi, 4 ans, porté disparu depuis hier à Marcory, école Minime. Il était en kaki. Si vous avez ces informations pouvant aider à le retrouver, prière appeler *******

Par solidarité, les uns  et les autres relaient l’information. Quelques heures plus tard, l’enfant est retrouvé. Vivant.

Une chance pour cette famille car ce n’est pas toujours qu’on les retrouve en vie

Depuis quelques semaines, le phénomène s’installe dans nos cités.

Avant Messi, il y en a eu. Après lui aussi.

chaque jour, de nouvelles disparitions
chaque jour, de nouvelles disparitions

Chaque jour, l’on apprend de nouveaux rapts d’enfants. Marcory, Yopougon, Plateau, aucune commune ne semble y échapper.

La plupart du temps, on annonce quelques jours après avoir retrouvé leur corps sans vie, mutilé, défait d’un organe ou d’un membre.

Au départ, on aura accusé les brouteurs. On dit de ces jeunes gens qui ont fait de la cyber-arnaque leur métier, qu’ils « attachent » les blancs, c’est-à-dire qu’ils les envoutent. Et les envouteurs que sont nos marabouts et féticheurs exigeraient quelquefois des sacrifices aussi improbables que criminels : rapports sexuels incestueux, organes humains, ossements, etc.

Curieusement, ces histoires apparaissent alors que les prochaines élections ne sont plus très loin. Et les ivoiriens les plus versés dans l’art du raisonnement rapide ont vite fait de lier les deux faits. On raconte que les hommes politiques à l’approche des élections font des sacrifices humains pour s’assurer les faveurs des esprits. Chose peu raisonnable vu qu’il n’existe pas d’esprit-électeur.

Du reste, quelque chose doit être fait, en dehors de la solidarité citoyenne qui pousse les uns et les autres à publier des annonces sur les réseaux sociaux, par les personnes compétentes pour mettre fin à ce trafic.

Après avoir été accusé d’exploitation des enfants dans les plantations de cacao, la Côte d’Ivoire n’est certainement pas servie par ce nouveau phénomène qui ternit à nouveau son image.

En attendant que quelque chose soit fait, eh bien, inaugurons le nouveau pont d’Abidjan.

Photos (ASK)

 


Les nouvelles révolutions africaines

images (1)

Déjà, la bonne manière de le dire serait de dire que l’Afrique se socialise. Le continent ressemble de plus en plus aux autres, agit comme les autres, fonctionne comme les autres. On a connu les révolutions politiques et les immolations par le feu. Mais on connaît aussi la révolution numérique ! Chez les peuples, chez les politiques.

Alors qu’il y a une décennie, on s’extasiait devant un téléviseur à écran couleur, on parle aujourd’hui ordinateur, réseaux sociaux, code binaire, développement…

Les jeunes africains ont rendu sociable le continent et désormais, l’on compte dans le monde numérique avec l’Afrique. Mais ça, je crois qu’on le sait déjà!

La nouveauté, c’est que les politiques y sont à fond maintenant.

J’ai été invité la semaine dernière à ce que l’on a appelé ‘la présentation de la plateforme « Thespecialoneci »  à Abidjan.

Ce que j’y ai vu est, il faut le dire, surprenant.

En effet, des jeunes ivoiriens ont réalisé l’ambitieux projet d’appliquer chez eux un exemple africain du « Social pulpit » d’Obama.

En vue de promouvoir les actions du Président Ouattara, candidat à sa propre succession, ils ont conçu un plan marketing essentiellement basé dur le Web, où chaque individu peut s’engager de manière autonome.

tsp

Ils nous ont confié avoir lancé le projet à travers un teaser-quizz sur Facebook et Twitter avant d’ouvrir leur site aux visites. Le site www.thespecialoneci.com se veut une plateforme où chaque citoyen qui le souhaite pourra se porter volontaire en vue d’actions pour l’élection de leur candidat.

J’ai été bluffé, comme la plupart des invités par l’audace et l’ingéniosité d’un tel projet. Il s’agit d’une nouvelle révolution en Afrique où les campagnes électorales ont toujours été pensées en meetings populaires et distribution de T-shirts.

Cette idée innovante, qui est née pour servir aux élections  pourrait toutefois être réétudiée pour servir d’autres causes telles que le civisme, la lutte contre la pauvreté, etc.

Crédit photo: commons.wikimedia.org

thespecialoneci.com


Un étron pour la santé?

étron

Voilà une nouvelle aux senteurs bien …singulières…

Une banque de selles aux États-Unis récolte des selles pour en faire des gélules curatives.

Faire avaler ces gélules à base de  excréments matières fécales (ça fait plus propre) à des patients souffrant d’une pathologie dénommée « clostridium difficile« , les guérirait de leurs tendances diarrhéiques.

Le site du Journal Le Point rapporte que la banque de selles d’Open Biome recueille les selles, les traite et en fait des gélules, vendues aux hôpitaux.

Senon  Carolyn Edelstein, directrice des partenariats pour Open Biome, « Les selles d’un donneur en bonne santé sont transplantées dans le colon d’un malade, au moyen d’une coloscopie, d’un lavage intestinal ou d’une sonde nasogastrique. Ainsi, les bonnes bactéries présentes dans le colon du donneur repeuplent celui du malade, jusqu’à surclasser la bactérie clostridium difficile. »

De plus, les donneurs sont récompensés à hauteur de 40 dollars la séance de trente minutes.

Pour nous Ivoiriens, et je me laisse tenter à croire que c’est le cas pour tous les Africains, si nos déjections pouvaient sauver des vies, ce serait déjà une bonne nouvelle. En effet, des personnes se réjouiraient déjà que l’Afrique puisse en fournir autant.

Déjà qu’on ne sait pas quoi faire de nos ordures ménagères, on aurait trouvé là une solution à nos réseaux d’égouts inexistants.

Mais encore, on ne livrerait pas pour rien nos précieux étrons. Détrompez-vous, on les vendrait !

Et les pharmaciens pourraient se réjouir du nombre de laxatifs qu’ils écouleraient en si peu de temps Parce que tout le monde voudra se donner les chances de gagner plus.

On raconte même que pour les motiver, on les encourage à battre un record du plus gros caca. Si cela arrivait sous nos cieux, on devrait jouer à Cendrillon, histoire de retrouver celui qui se sera défait de son plus grand besoin dans une sombre venelle par une nuit sans lune.

Car des excréments chez nous, on en trouve autant dans les broussailles que dans les rues mal éclairées et les bords de lagune.

Désormais, quiconque s’abstiendra de tirer la chasse aura noblement contribué à chasser le clostridium difficile hors de l’espèce humaine

 

 

 

 


Astuce: comment utiliser un cadavre politique?

Que faire d'un cadavre politique

Ce titre pourrait choquer, pourrait fâcher même. Mais il y a peu, en écumant les publications récentes des mondoblogueurs, je suis tombé sur un article d’une amie camerounaise qui se plaignait de l’importance accordée aux obsèques futures de la mère de l’épouse de sa très haute excellence Paul Biya. Elle trouvait qu’on en parlait trop et que cela occultait malheureusement de plus grands problèmes nationaux.
À Abidjan, on n’a pas ce problème. On sait y faire avec  les morts de ce genre.

Cas pratique:
Dans la soirée du 15 octobre dernier,  la vénérable âme de la nonagénaire Gado Marguerite, génitrice de notre ex-président, son ex excellence Monsieur Laurent GBAGBO, s’envole vers le ciel. Les réseaux sociaux s’en emparent en premier et bientôt la nouvelle a fait le tour de la toile et du pays.

Mais au lieu d’occulter les problèmes du pays, cette mort ici n’a  que faire resurgir les problèmes du pays. Nommons les, ces problèmes puiqu’il s’agit de tensions politiques, de ressentiments… L’opposition monte immédiatement  au créneau et se désole de ce que la mère de Gbagbo ait été persécutée jusqu’à sa mort par le pouvoir; et que l’on refuse de livrer sa dépouille à la famille.
Le pouvoir en place, quant à lui, accuse ses adversaires de non assistance à personne en danger et impute la mort de la vieille et vénérable dame au refus de l’assistance médicale proposée à la famille pour le transfert de celle-ci dans son village.
Des deux côtés, nous n’avons que des victimes!

Les uns accusent les autres de persécution. Les autres accusent les uns de méchanceté et machiavélisme.
In fine, tout le monde y trouve son compte. C’est l’occasion de se faire de la pub gratuite. Accentuer le sentiment d’être persécuté chez les militants pour un groupe. Renforcer chez d’autres le sentiment d’être ceux qui ont raison afin de diaboliser l’adversaire.

Dans tous les cas, nul ne laissera passer cette occasion de marquer les esprits déjà disposés à croire béatement des militants. Que faire de la soi-disante sacralité de la mort? Rien à en battre! Pour le moment, il n’y a que la portée politique des actes et des évènements qui compte.

Assurément, en Côte d’Ivoire, nos hommes politiques savent parfaitement comment se servir d’un  cadavre politique.

Crédit photo: https://pixabay.com/


Abidjan  à moitié paralysé par les gbakas.

Gbaka
Un gbaka d’Abidjan et son apprenti en plein boulot

 

Depuis le dimanche 28 septembre, je suis terré à la maison. Effrayé non plus par des armes( le pays vit dans la paix), mais par l’effort physique.

Prétendu citadin bourgeois à l’embonpoint flagrant, je me déplace rarement à pied. J’ai de quoi ne pas prendre le bus ‘(trop bondé) mais pas assez pour le taxi. J’utilise alors les gbakas[1].

Mais les gbakas  sont en grève. Ils refusent de travailler.

La raison : un drame. Dans les gares à ciel ouvert où l’on emprunte les gbakas, se trouvent ceux que l’on nomme les syndicalistes. L’un d’entre eux aurait accidentellement causé la mort d’un apprenti de gbaka.

Les syndicalistes et les chauffeurs ne sont généralement pas en bons termes. Les premiers lèvent des taxes que les seconds sont obligés de payer  chaque fois qu’ils embarquent des clients au sein de la gare.

La rumeur raconte que l’apprenti aurait été  écrasé par une voiture, après avoir été éjecté  de son véhicule par des syndicalistes réclamant ladite taxe. Remontés, les chauffeurs de gbaka expriment leur mécontentement en refusant de travailler.

 

Quant à moi, j’attends sagement qu’ils se calment et reprennent le travail avant de sortir.

Je me laisserai difficilement convaincre par eux. Aller au petit trot d’une commune d’Abidjan à l’autre ? Je ne le ferai qu’avec des caméras et sous assistance médicale.

Cela m’évitera de craindre, comme le Capitaine Bobo avec Leslie Konda  qu’il n’y ait pas de caméra pour l’immortaliser quand j’accomplirai les mêmes exploits qu’Usain Bolt !

 

[1] Mini- car assurant le transport intercommunal. Le moins coûteux après le bus, c’est le principal moyen de transport de milliers d’abidjanais

Crédit photo: commons.wikimedia.org


Hommage à Hervé GOURDEL

hommage à  Hervé GOURDEL

Du haut des sommets rocheux

S’évapore une tendre ombre

 De la fumante coulée de feu

N’est né qu’un moment sombre.

Au nom d’un  hideux culte impie,

Des sacrificateurs, anges déchus,

Ont, comble de l’ignominie,

En ce jour, leur âme perdu.

Défenseurs improvisés de Dieu,

Meurtriers autoproclamés d’humains,

Nouveaux maîtres de l’Inquisition,

Qui donc proclame leurs autodafés ?

De la cime à l’abîme, ils ont plongé.

Ils ont précipité dans une horrible mort,

L’amant de l’aventure et des sommets.

De la cime à l’abîme, ils l’ont plongé.

Ils ont voulu l’arracher à sa montagne,

Dans ses bras, ils l’ont poussé.

Ils ont voulu le séparer de sa compagne

Ils les ont unis pour l’éternité.

La montagne a accueilli son grand-prêtre.

Hervé  vit désormais auprès de son maître.


Qui sont nos experts?

experts savants

Sètou et Konètou sont deux savants, experts en tout.  Ils discutent tout le temps. Nous profiterons de leurs connaissances en suivant certaines de leurs conversations.

Grandes lunettes cerclées d’or pour Sètou, et d’argent pour Konètou, tous deux portent des blouses blanches de savants. Le premier est grand, l’autre tout petit. Le premier est chauve et barbu, le second porte une tignasse sur sa tête mais pas un poil ne pousse sur son menton. Parfait contraire l’un de l’autre, ces deux amis savants ne sont jamais d’accord. Toujours en train de discuter, de se disputer, ils ne finissent par s’entendre que sur un fait : ils sont convaincus tous deux d’avoir une intelligence hors du commun.


Bienvenue à ma Cabine

Abidjan : capitale économique. Il est quasi impossible d’y faire des économies. Dans une ruelle quelconque d’un des quartiers populaires de la ville se trouve ma cabine téléphonique. Conséquence à la fois de l’ingéniosité des jeunes ivoiriens, de l’union du couple pauvreté-chômage, de l’avènement du téléphone cellulaire et des tarifs affolants des communications, je tiens une cabine téléphonique où il est possible d’appeler à moindre coût.

Gérant de cabine téléphonique
Gérant de cabine téléphonique

Une caisse de bois rectangulaire d’environ un mètre de haut agrémenté d’un petit morceau de vitre sur le devant, autant de téléphones que de société de téléphonie mobile en Côte d’ivoire, une chaise en plastique, un parasol, une pancarte pour indiquer aux lointains passants mon commerce, et un banc de bois : voici toute mon entreprise. Ma cabine se situe dans le quartier qui ‘a vu grandir.

Ici, tout le monde connaît chacun, et chacun se connaît moins qu’il ne connaît tout le monde.

La petite vitrine de ma caisse attend encore de pouvoir exposer des téléphones portables quand mon commerce prospèrera, mais ce qui ne me manque point, c’est de la conversation et des confidences.

Mon petit banc n’a rien d’un divan de psychologue mais bien des gens viennent s’y poser pour s’épancher et me livrer une partie de leur âme, un pan de leur vie. Je me rends compte combien les gens ont besoin de parler, de se sentir écoutés. Pour tout le monde, je suis un inconnu, un être effacé qui peut entendre tout sans compromettre. Les gens viennent dire chez moi ce qu’ils ne peuvent assumer de dire ailleurs.

J’ai donc décidé de tenir un « journal de cabine« .

Je vais commencer par présenter  mon journal comme dans les séries américaines : en Côte d’Ivoire, les populations, pour appeler utilisent des cabines téléphoniques privées d’un type particulier. Voici leur histoire !

Pas terrible hein, mais avec du bruitage, c’aurait été mieux.

Eh bien, «leur histoire », je vous la livrerai chaque semaine, comme une chronique.

D’ici là, souhaitez moi une clientèle abondante au psy de la rue que je suis.

Crédit photo: https://eburnietoday.mondoblog.org


Des préservatifs taille XXL pour sauver l’Ouganda

Les préservatifs trop petits pour les Ougandais
Certains préservatifs sont trop petits pour les Ougandais.

Ça paraît tout bizarre de consacrer le premier post de ce blog à un pays autre que le mien. Un peu patriote, un peu chauvin, on a un pincement au cœur quand même. Mais bon, le sujet semble en valoir la gêne, la peine.

En Ouganda, on se plaindrait de la taille des préservatifs. Ce sont les conclusions de parlementaires ougandais après une tournée dans le pays.

Ils seraient trop petits, ces préservatifs. On est bien en Afrique !

Ici, point de badins damoiseaux dotés de badines rabougries. On parle céans de vraies cravaches portées par de vrais mâles virils.

Et les fabricants de préservatifs ne daignent même pas tenir compte de nos mensurations particulières, nous exposant ainsi à des risques de propagation du sida faute de protections adaptées à notre morphologie.

Le sieur Tom Aza, un membre certainement bien membré du Parlement ougandais est clair sur le sujet : «  Il est prouvé que les gens ont de plus gros organes sexuels et il devrait donc être envisagé de leur fournir des préservatifs plus grands ».

Un de ses collègues sans doute aussi généreusement doté, Merard Bitetkyerezo, martèle : « Certains jeunes se plaignent que les préservatifs qu’on leur donne sont trop courts. Leurs organes n’y entrent pas ».

Voilà bien un continent décidément gâté par la nature : ressources naturelles abondantes, sous-sols (tous) riches.

Eh bien, nous voici en train de redonner fièrement vie à ces légendes qui font des nègres des bêtes de sexe dotés d’attributs exceptionnels.

Et c’est ainsi que l’on veut justifier la nouvelle hausse du taux de prévalence du VIH sida en Ouganda.  En effet, ce taux qui avait chuté de 18 % en 1992 à 6,4 % en 2005 est remonté à 7,3 % en 2011.

C‘est à croire que les Ougandais devenus sexuellement actifs ces dernières années sont particulièrement chanceux, car génétiquement mieux sculptés au niveau de leurs organes sexuels.

Permettez-nous de trouver l’argument trop léger alors qu’environ 80 000 personnes meurent chaque année en Ouganda du sida.

Mais si tant esrque cela soit  vrai, que les fabricants veuillent bien distribuer à ces populations des préservatifs extra larges pour y freiner l’hécatombe !

Mais alors, je me retiens par pudeur de penser aux femmes ougandaises

Ô vierges de l’Ouganda, que ces verges vous épargnent !