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Africa Web festival : L’Afrique tisse sa toile

La 3e édition de l’Africa Web festival  se tiendra du 29 novembre au  1er décembre prochains. C’est ce qu’a annoncé M. Alfred Dan Moussa, président du comité d’organisation de cet évènement lors d’une conférence de presse le mardi 14 novembre.

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Selon Mme Sy DIAWARA, fondatrice de cet évènement, le web africain, avec cet évènement, ouvre les bras au monde. C’est d’ailleurs pourquoi cette édition est axée autour de thématiques qui prennent en compte des problématiques africaines.

En effet, la 3ème édition de l’ Africa Web festival  aura pour principales thématiques : l’éducation, la santé et l’agriculture. L’objectif est d’apporter, grâce au numérique, des solutions innovantes  dans ces domaines. Le principal challenge, reste pour les jeunes et acteurs du web africain, de proposer des solutions adaptées au contexte socio-culturel africain, en prenant en compte les barrières d’accessibilité et les spécificités de l’écosystème numérique du continent.

Mais bien que cela ne figure pas dans les thématiques, l’ Africa Web festival  veut s’attaquer au problème de l’emploi. Cette édition prévoit donc des moments de speed-jobing (un speed dating pour l’emploi) durant lesquels des candidats à l’emploi pourront « pitcher » devant plusieurs chefs d’entreprises et recruteurs en un temps record pour se faire embaucher.

L’ Africa Web festival , c’est bien plus qu’un évènement destiné à une certaine classe de personnes ayant accès à internet, mais c’est le véritable rendez-vous de  toute l’Afrique pour la conquête du monde, pas seulement celle déjà « connectée »


L’Afrique a un incroyable talent ?

 

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Le mercredi 12 octobre dernier, la direction de A+ a invité la presse à Abidjan pour lui présenter son émission vedette « L’Afrique a un incroyable talent ».

Et depuis, c’est confirmé : l’Afrique a (aussi) un incroyable talent.

Inspirée des versions américaines, britanniques et françaises, «l’Afrique a un incroyable talent» est la version continentale de cette émission de divertissement mondialement connue.

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La Direction de A+ aux côtés de la presse ivoirienne

Le premier prime diffusé le vendredi 14 octobre n’a pas déçu les attentes. La production a mis les moyens pour un show de qualité : un plateau des plus modernes, des jurys connus qui sont des références dans leurs domaines respectifs, et des talents aussi divers, qu’insolites (nous y reviendrons dans une autre publication) et variés.

Les commentaires postés sur Facebook et Twitter ce soir-là ont donné à ceux qui n’étaient pas devant leur téléviseur le sentiment d’avoir raté quelque chose d’important.

Heureusement, le programme a été repris tout le week-end par les chaînes nationales africaines.

Comme membres du jury, il y avait Angélique KIDJO, la diva béninoise, Fally Ipupa, le Congolais maître du déhanché, et l’Ivoirienne Claudia Tagbo, star du stand-up et comédienne réputée.

Après un casting de deux mois dans diverses capitales d’Afrique francophone, ils ont sélectionné plus de 200 candidats qui égaieront et divertiront nos soirées chaque vendredi sur A+.

Mais en plus des primes, des quotidiennes permettront au spectateur de s’infiltrer dans les coulisses du show et de vivre les craintes, les doutes, les moments palpitants avant de monter sur la scène et de « vivre » avec les talents.

La rencontre avec la presse a été le moment pour la production de résumer en termes techniques, le programme. Ce sera donc en tout :

  • 10 primes hebdomadaires
  • 45 quotidiennes de 13 min, exclusivement sur A+
  • 1 finale le vendredi 16 décembre
  • 1 Best of de 60 min le 23 décembre, exclusivement sur

La chaîne A+ avec ce programme, reste fidèle à sa promesse de proposer toujours des contenus de plus en plus riches et divertissants adaptés à l’Afrique. Il suffit qu’un programme diffusé ailleurs plaise aux Africains pour qu’A+ aille le chercher et l’adapte à l’Afrique, à son public.

Rendez-vous est donc pris, par tous sur les canaux 21 et 22 du bouquet Canal + pour des soirées plus gaies et plus divertissantes.


Portraits préélectoraux 1: Germain Ayaké

La Côte d’Ivoire s’attend dans les prochains mois à élire ses députés, à se constituer un nouveau parlement.

Dans toutes les communes d’Abidjan et alentour, ou encore même dans les villes de l’intérieur, les populations à écouter et entendre ceux qui solliciteront leurs suffrages.

Entre promesses fallacieuses et discours creux, il est important de savoir « Who is who ? » ou encore « Qui est qui? »

Le rôle d’un député est de représenter sa population lors des débats parlementaires afin d’y défendre ses intérêts par le truchement de lois qui les servent.

Avant campagne et scrutin, nous décidons d’interroger ceux qui se prêtent au jeu, afin de dévoiler ce qui les motive, et ce qu’ils prévoient faire pour leur population.

Le premier, à ,prestement et spontanément , répondre à notre sollicitation est Germain Ayaké de la circonscription électorale de Bingerville.

Germain Ayaké fait partie de ces personnes qui ont , après la crise électorale de 2010,  travaillé au retour de la paix dans leurs régions respectives.

Dans la commune de Bingerville, tous connaissent et apprécient sa sagesse et son dévouement pour la ville.

Simple membre de la jeunesse de Bingerville, il a su par son charisme et son aura participer à la cohésion et à la paix dans sa localité.

Ainsi, la dernière crise ivoirienne avait déteint sur les populations. Celles de la ville de Bingerville et celles des villages avoisinants se regardaient en chiens de faïence.  Le déclenchement d’affrontements mortels entre les deux factions semblait n’être plus qu’une question de temps.

Inquiet et alarmé, Germain AYAKE a conduit une médiation fructueuse entre les jeunes des différents villages et ceux de la ville. Cette initiative a permis de sauvegarder la paix dans cette localité.

Fort de cette expérience, l’homme décide de porter désormais sur ses épaules la voix de sa population. Il brigue alors le poste de député de sa circonscription en 2011 et arrive 3è.

Ce score encourageant fera de lui un homme convoité par les hommes politiques de Bingerville.

Approché pour intégrer l’équipe municipale, Il accepte donc de servir son aîné Beugré  Djoman en tant que conseiller technique à la mairie.

Là, il travaillera, bien qu’il ne soit chargé que du cadastre, à faire revenir les hommes politiques de Bingerville, exilés du fait de la crise de 2010. Autre initiative pour la paix couronnée de succès.

Fait Ambassadeur de la solidarité nationale, et ayant également reçu le Prix du mérite national pour ses œuvres sociales, de bienfaisance et citoyennes, Germain AYAKE  semble être sur la bonne voie.


À L’HORIZON DE L’ÉTAT NATION

Chers lecteurs,

Je voudrais partager avec vous ce poème, premier  prix au concours  organisé par le site d’actualités www.afrikipresse.fr pour les 56 ans d’indépendances des états africains

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56 ans après,

Passés les clinquants carcansE

Révolus les récalcitrants moments

Où s’exécutaient manu militari

Des aïeux si terriblement meurtris,

56 ans plus tôt.

 

 

Moult déshérités assauts,

D‘une foule en quête de nation,

Transformée en meute pour l’occasion,

Et nommée indigène par le bourreau ;

Autres cieux, autre horizon,

56 ans de plus sont présents

Dans cette histoire-cloison

Qui nous retient maintenant

 

Cérémonial dégoûté

Défilé d’apparat,

Où n’apparait que l’âge presque séculier

D’un territoire qui ne s’appartient pas.

Que de chemins parcourus, que de sentiers écumés,

Pour si peu de longueur, pour si peu de route,

Terre indépendante, ô terre d’ivoire

Être si dépendant, ô homme ivoirien,

Libre de ses écrits, de ses pensées

Tenu, retenu dans l’action,

Que ne te plains-tu pas ?

Tu fêtes, tu célèbres ?… sans doute !

Un anniversaire est toujours heureux.

 

 

Peut-être verra-ton au prochain

Ce pays mature, nubile, pubère,

Pour accoucher enfin et définitivement,

D’un état-nation.

 

 

 

 


Kader DOUMBIA veut voir les jeunes ivoiriens unis pour leur avenir

Kader DOUMBIA, Président du Forum pour l'Etat de Droit (FED)
                   Kader DOUMBIA,
Président du Forum pour l’Etat de Droit (FED)

La classe politique ivoirienne se prépare depuis quelques mois aux élections législatives et municipales. Mais aussi au choix d’un Président de la République en 2020.

Car tout semble indiquer que notre classe politique,  dont il faut indiquer qu’elle est en moyenne constituée de  quinquagénaires, est résolue à garder en main toutes les cartes. L’on discute déjà de l’alternance au RHDP tandis qu’au sein des partis qui composent cette union,  les jeunes ont du mal à convaincre les vieux de leur laisser une chance. Tout se passe comme si l’avenir du pays était décidé lors de parties d’échecs entre ces dirigeants,  qui nous gouvernent  depuis la fin du siècle précédent.

Cependant, certains jeunes semblent vouloir en discuter afin d’éveiller les consciences jeunes,  de tout bord  politique,  afin que les décisions prises au panthéon politique ne nous soient plus imposées.

Réunis au sein de la Fédération pour l’État de Droit (FED),  ils comptent expliquer leur vision lors d’une conférence de presse où tous les jeunes leaders de la CI,  politiques,  technocrates,  bénévoles, acteurs sociaux,  sont attendus.  Cette conférence prévue pour le 23 août à l’hôtel Ibis Plateau.

Pour  Kader DOUMBIA , Secrétaire Général du FED, il est important que  la jeunesse, avant toute considération politique, s’unisse pour la patrie. Il incombe, selon lui, à cette génération de ne plus se laisser diviser comme l’a été la génération précédente, afin que les enfants d’aujourd’hui n’aient pas à subir à leur tour une guerre.


IROKO+ Ou comment ne plus se disputer pour la télécommande?

 

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Il est dans la maison un objet anodin qui est à la base de disputes entre tous les membres de la famille. Il oppose quelquefois des frères et des sœurs, mais aussi et plus souvent Monsieur à sa dame. Heureusement, il existe maintenant un moyen de remédier aux disputes qu’il occasionne.

Vous ne devinez pas de quel objet il s’agit ? N’allez chercher, ni dans la chambre, ni dans la cuisine, mais dans le séjour, appelé aussi le salon.

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La télécommande est en effet, à l’origine de disputes dans les ménages. Sur la floraison de programmes que proposent les bouquets de Canal+,  certains sont plus appréciés par les hommes, et d’autres par  les femmes.

La chose est devenue encore plus perceptible depuis l’avènement des chaînes telles que Nollywood TV et Novelas TV. À longueur de journée, nos sœurs et épouses font résonner à nos oreilles les génériques des telenovelas, ou encore les dialogues « spéciaux » des productions nollywoodiennnes. (J’en connais même quelques-uns par cœur à force de les entendre)

Et tous les jours, elles nous privent autant des chaînes de sport que des chaînes d’information. C’est à croire que rien n’a autant d’importance que ces histoires d’amour…

Depuis quelques jours, le monde entier a le regard tourné vers Rio de Janeiro. Cette fois, non pour leurs séries, mais pour les Jeux Olympiques. L’évènement est mondial. On y retrouve toutes les disciplines sportives, etc. Mais cela n’a pu convaincre nombre d’entre elles. Elles restent toujours attachées et fidèles à Novelas TV et à Nollywood TV.

Bonne nouvelle, le moyen est maintenant trouvé, pour mettre fin à ces disputes autour de la télécommande. Et il s’agit d’une application mobile disponible sur Playstore.

Ainsi, l’application IROKO+ semble n’avoir été conçue que pour cela. Cette application simple d’utilisation propose, pour un abonnement de 1000 FCFA par mois, un accès aux séries de Novelas, Nollywood, et même d’autres séries africaines, aussi bien en streaming, qu’en téléchargement.

Cela signifie que Madame peut suivre ses feuilletons préférés sur son portable pendant que je suis tranquillement mon match. Elle peut même se télécharger ses épisodes, pour les regarder plus tard.

À ce prix-là, on conviendra avec moi qu’avec IROKO+,  la paix à la maison ne coûte vraiment pas grand-chose.

Vivement une telle appli mobile  pour le Sport, car mon petit garçon est mon nouvel adversaire pour la télécommande. Il m’impose désormais de regarder les chaînes de cartoon, pour avoir la paix … chez moi!

Lien de téléchargement: https://34.gs/z5o9

QR Code: 34_gs_z5o9


Il ne nous manque que l’Amour

WASHINGTON, DC - NOVEMBER 25: Protesters hold banners during a march through the streets at the second night of protests after the Ferguson Grand Jury decision about white Officer Daren Wilson that he will not be faced with criminal charges for the shooting death of black 18-year old Michael Brown in Ferguson, on November 25, 2014 in Washington, United States. (Photo by Michael Hernandez/Anadolu Agency/Getty Images)

Le verbe, d’un slogan, armé,

Les cœurs, de peine, flétris,

Les candélabres marchent, groupés ;

Scène d’invasion d’une espèce en sursis.

Ils ont tous ce teint sombre et ténébreux

Qui sait tant s’effacer pour laisser luire.

Ils ont cet air si naïf, ces corps de dieux,

Qui se laissent tant modeler sans bruire.

L’un des leurs est à terre !

Un de plus…

Ce texte, si on le laissait là, s’accommoderait  volontiers du qualificatif ( ?) « Inachevé ». il serait infirme, éclopé de sa fin, mutilé vis-à-vis des faits, corrompu, comparativement à la réalité.  Car il est  censé parlé des événements qui ont eu lieu aux USA et du slogan #BlackLivesMatter.

Mais pas seulement.

Un noir de plus est tombé… ses assassins (ou ceux qui les représentaient) aussi.

L’assassinat d’Alton Sterling par des policiers à Bâton Rouge (USA) a provoqué comme toujours l’indignation des médias et de l’unique président noir qu’ait jamais connu les USA. Indignation. Sans plus.

Cette fois-ci encore, des marches de protestation ont eu lieu. Mais cette fois, un autre Noir a voulu venger le meurtre. À Dallas, Micah Johnson a tiré sur plusieurs policiers dont 5 sont morts.

Renégats rendus tels par la force,

Torturés, tués, enterrés, ou jetés à la mer

Pour les dépouiller de leur écorce,

Ils ont durement adopté cette nouvelle terre

Pour être de nouveau rejetés…

Ballons de chair aux mains de pongistes blancs, ils sont ballottés au gré des vagues sur lesquelles flottent les caravelles nouvelles, celles qui emportent désormais au ciel. Ils sont tués, et l’on s’en émeut peu.

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Cher lecteur transporté par l’émotion, ami dont ces mots titillent la fibre sanguine, et qui se reconnait en ces autres frères noirs d’ailleurs, laisse-moi te rappeler qu’il y a moins d’une semaine, des Maliens sont morts sous les balles de policiers maliens noirs, des attentats ont lieu tous les jours en Syrie, et plus près d’ici, les microbes continuent d’endeuiller les familles abidjanaises.

Chacun jugera la gravité de la nouvelle selon ses distances avec le sujet. Mais la vérité est que la mort nous environne tant qu’elle ne cause plus grande émotion. Elle ne peut se passer, pour attirer l’attention, de l’écho des médias.

J’écris, non pour justifier la mort de Sterling, ni celle de ces policiers, encore moins pour les ranger dans la rubrique « faits divers ». Ils sont tous des victimes. Et là où des hommes sont tués, les hommes ne peuvent que condamner.

Mais les génocides, meurtres, attentats, etc. sont des faits d’homme, qui tantôt se retrouvent de l’autre côté du canon du fusil, d’autres fois face à lui. Nous sommes constamment des victimes en sursis.

C’est le lieu de rappeler que notre civilisation est grande. Jamais l’homme n’a autant dominé, soumis sa planète entière. Notre science et nos savoirs réduisent chaque jour l’impossible, pour nous faciliter la vie. Nous avons tout ce que nos ancêtres ont pu rêver créer ou posséder, et bien plus encore.

Il ne nous manque que l’Amour.

Crédit photo: Getty Images

Wikipedia.org


La Chaîne A+ surprend encore avec Jikulumessu

Ceci est l’histoire d’un jeune homme quelconque mais pas si quelconque que cela.

 17 ans, brillant élève promis à un avenir tout aussi lumineux. Joël habite avec mère et sœur une modeste demeure dans une petite ville du pays.

Choisi par le sort pour être l’unique témoin d’un meurtre, il est reconnu et retrouvé par les coupables dudit crime qui mettront tout en œuvre pour le faire disparaître.

Injustement accusé de viol, le pauvre Joel disparaît…. pour réapparaître  quelques années plus tard.

Cette fois, il est résolu. Il veut se venger, et sa nouvelle fortune l’y aidera certainement. Mais à nouveau le sort contrecarre ses plans.  Il est dévoré par les flammes de l’amour lorsqu’il retrouve son amour d’enfance, Jamilah. Désormais, amour et vengeance vont se disputer l’ordre dans ses priorités.

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Il y a dans cette histoire de quoi produire une série américaine à succès. Ou encore une telenovela brésilienne.

Mais ce récit  ne vient pas de moi. Quelques-uns l’auront reconnu. Il s’agit du synopsis de la série Jikulumessu qui passe sur la chaîne A+.

Cette production est africaine, angolaise. Elle tranche avec les traditionnelles histoires de sorcellerie et de mariage forcé qu’ont l’habitude de nous servir les séries africaines.

Tous les soirs de la semaine, dès 19 heures, l’on prend plaisir à admirer, derrière l’histoire,  cette nouvelle version de l’Afrique, moderne, chic, mondaine.

Cette Afrique que nous propose, généralement à travers ses programmes,  la chaîne de télévision A+. Taxée à ses débuts d’être la riposte de Canal + face aux chaînes « africaines » en vogue, A+ a su créer sa propre identité.

Ses programmes sont innovants, et vont de l’émission de mode, à la série policière africaine, en passant par des telenovelas telles que Jikulumessu.

En tout cas, merci à A+ pour l’Afrique qui se rapproche plus du monde, pour l’Afrique qui tend de plus en plus à se trouver une place dans la « civilisation de l’universel ». C’est Senghor qui en sera heureux.

 

 


Tout pour ADO et/ou GBAGBO

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Depuis un moment déjà, ce billet me trottait dans la tête, et je ne savais par quel bout le prendre. Mais j’ai arrêté d’hésiter.

Je voulais, dans ce billet, essayer de décrypter – je m’y essaie. Je ne suis pas aussi doué que certains – les réactions qu’ont eu les ivoiriens sur la toile  lors de la douloureuse attaque de Grand-Bassam.

Très vite, plus personne ne s’est contrôlé. Passées les premières émotions, les théories les plus folles ont surgi.

L’on s’est subitement souvenu que certains membres du pouvoir en place connaissaient des personnes, dont les amis savaient où trouver et contacter des personnes qui auraient quelques accointances supposées avec des djihadistes présumés.

L’on a aussi rappelé qu’un certain journaliste, avait réussi un jour, à convaincre sa rédaction d’afficher  en une du journal, qu’il possédait les preuves que certaines personnalités de l’ancien pouvoir, en exil au Ghana avaient essayé de rentrer en contact avec des soupçonnés groupes djihadistes.

Deux thèses contradictoires accusaient donc l’un ou l’autre camp. Et l’internaute ivoirien choisissait tout de go de croire en l’une ou l’autre selon qu’il ait de la sympathie pour Gbagbo ou pour Ado. Il a arrêté de penser.

La semaine dernière, l’espoir est, de nouveau, né. Avec la grogne sociale, les ivoiriens avaient décidé de penser à nouveau. Ils critiquaient le coût de la vie, la mise au chômage de certains, etc.

Puis Papa Wemba –grand homme, qu’il repose en paix –  est mort au Femua (festival des musiques urbaines d’Anoumabo) à Abidjan.

Avec la vive émotion que cela a suscitée partout, l’ivoirien internaute a décidé à nouveau d’arrêter de penser. Cette fois, il a décidé d’adopter toutes les thèses. Micro empoisonné, absence d’équipe médicale, sacrifice humain (même les DJ se font penseurs).

Soudainement, on constate même que le logo du Femua ne porte pas les couleurs du drapeau national. À cette allure, on soupçonnera bientôt le village reggae d’appartenir aux jamaïcains. Récemment, j’ai même remarqué que l’armoirie de la république comportait les couleurs vert et jaune. Si on y ajoute le rouge du tapis…

Arrêtons un peu de refuser de réfléchir. Les réseaux sociaux ne sont pas là pour remplacer nos cerveaux. À cette allure, on risque de donner aux fournisseurs d’accès un autre prétexte pour ne pas baisser les coûts d’internet.

Mais ce qui se passe sur internet n’est que le reflet de notre société. Dès qu’on parle, Ado et Gbagbo, tous les esprits se ferment, les haines et les clivages resurgissent. On ramène tout à la politique. Tout pour ADO et/ou GBAGBO.

Mais n’oublions pas : L’homme politique, comme Dieu, a plus de pouvoir que nous, et est donc mieux capable de se protéger que nous. S’obstiner à vouloir le défendre est pure folie.

Et à bien y regarder, les terroristes et autres djihadistes ne font pas pire.


Lettre ouverte à…

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Je trouve fort intéressant l’usage qui consiste à écrire des lettre ouvertes à des personnes publiques ou connues (artistes, gouvernants, leaders d’opinions, etc.) lorsque l’on veut s’adresser à elles.

J‘ai même noté  que c’était souvent le lieu de montrer son mécontentement ou de dire son approbation à une idée ou un acte de cette personne.

J’ai une lettre ouverte ; en tout cas, j’en possède les éléments, le contenu. et je l’ai écrite. Mais je n’ai su lui trouver un destinataire.

Alors, à vous, lecteur, qui passiez seulement, si vous vous jugez un destinataire indiqué, veuillez, de grâce, vous attribuer cette missive.

PS avant la fin de ma lettre : Je suis né en Côte d’Ivoire et j’y ai vécu jusqu’ ce jour.

Cher …destinataire,

Hier, c’était, dans le monde, et en Côte d’Ivoire, le 11 Avril 2016.

Un jour comme les autres pour les habitants de la terre, et pour les ivoiriens aussi.

Les ivoiriens, qui chaque jour de la semaine, se réveillent tôt le matin, embrassent femme et enfants, et les abandonnent jusqu’au soir. Ils sortent, pour se rendre au travail (pour ceux qui en possèdent encore un) ou pour courir dans tous les sens, afin qu’au soir, chaque membre de cette petite famille puisse bénéficier  d’une assiette à moitié pleine de riz ou de tout autre mets, à portée de leur bourse (bien que l’éventail de choix en soit plutôt limité).

Hier encore, ils sont sortis pour espérer que la lumière continue d’habiter leurs maisons, et d’y maintenir la vie, la connaissance, la chaleur bienfaisante d’un foyer construit dans l’amour,  pour espérer que la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Électricité) daigne  demeurer dans  le courant de leur vie.

Ils grouillent, triment, suent à en sentir mauvais, pour se permettre le rêve de voir leurs enfants être admis dans les universités… du pays ; celles d’outre-mer n’étant pas à la portée de leurs portefeuilles.

Mais cher… destinataire inattendu,

Nos gouvernants n’ont pas quitté tôt leurs maisons hier. Ils sont restés, à traîner, au lit, remerciant le ciel, de leur avoir donné de gagner une guerre un certain 11 avril. Puis après un copieux petit déjeuner avec leurs femmes (les enfants sont à l’étranger pour leurs études), ils se sont réunis dans des salles climatisées pour célébrer le jour où ils ont fait le choix judicieux « de risquer leur vie pour la démocratie ».

Oui, en effet, un autre 11 avril, en 2011, alors qu’ils étaient protégés par l’armée et l’ONU, ils risquaient leur vie, pendant que la population, terrée chez elle, ou en fuite, n’avait pas ce privilège d’avoir à risquer sa vie.

Et depuis, les presque martyrs, héros d’il y a cinq ans, continuent d’être célébrés, et de jouir des fruits de leur courage.

Pendant ce temps, les populations, sans mérite, jasent et jalousent leur gloire et leur bonheur.

Mais, si je peux me permettre, cher… destinataire imprévu,

Leur seule gloire réside dans le fait d’avoir été choisis par cette population, à qui tout le mérite revient plutôt, de s’être donné ces chefs. Ou alors, disons-le, dont l’unique faute est de s’être choisi ces chefs, parce que ceux-ci ne vivent, depuis, plus, dans le même pays qu’eux.

Sinon comment pourraient-ils se congratuler mutuellement, et se rappeler leurs petits projets personnels de partis unifiés, alors que Koz/Comium met des milliers de personnes au chômage, que l’université est en grève, que la MUGEFCI veut augmenter le montant des cotisations, qu’on oblige les populations à payer pour la confection d’un permis alors que l’ancien est valide, etc.?

Comment réussiraient-ils à débattre de 2020 alors que les ivoiriens ne savent pas s’ils pourront s’assurer gîte et couvert à la fin du mois à venir ?

Sinon, comment n’auraient-ils pas plutôt fait le bilan de leurs cinq années de pouvoir effectif hier ?

Cher destinataire accidentel…,

Chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, je me rends compte que nos gouvernants ne sont pas d’ici. Ils nous viennent sûrement de Mars.

Bienvenue chez nous, habitants de la planète rouge !