24 septembre 2014

Bienvenue à ma Cabine

Abidjan : capitale économique. Il est quasi impossible d’y faire des économies. Dans une ruelle quelconque d’un des quartiers populaires de la ville se trouve ma cabine téléphonique. Conséquence à la fois de l’ingéniosité des jeunes ivoiriens, de l’union du couple pauvreté-chômage, de l’avènement du téléphone cellulaire et des tarifs affolants des communications, je tiens une cabine téléphonique où il est possible d’appeler à moindre coût.

Gérant de cabine téléphonique
Gérant de cabine téléphonique

Une caisse de bois rectangulaire d’environ un mètre de haut agrémenté d’un petit morceau de vitre sur le devant, autant de téléphones que de société de téléphonie mobile en Côte d’ivoire, une chaise en plastique, un parasol, une pancarte pour indiquer aux lointains passants mon commerce, et un banc de bois : voici toute mon entreprise. Ma cabine se situe dans le quartier qui ‘a vu grandir.

Ici, tout le monde connaît chacun, et chacun se connaît moins qu’il ne connaît tout le monde.

La petite vitrine de ma caisse attend encore de pouvoir exposer des téléphones portables quand mon commerce prospèrera, mais ce qui ne me manque point, c’est de la conversation et des confidences.

Mon petit banc n’a rien d’un divan de psychologue mais bien des gens viennent s’y poser pour s’épancher et me livrer une partie de leur âme, un pan de leur vie. Je me rends compte combien les gens ont besoin de parler, de se sentir écoutés. Pour tout le monde, je suis un inconnu, un être effacé qui peut entendre tout sans compromettre. Les gens viennent dire chez moi ce qu’ils ne peuvent assumer de dire ailleurs.

J’ai donc décidé de tenir un « journal de cabine« .

Je vais commencer par présenter  mon journal comme dans les séries américaines : en Côte d’Ivoire, les populations, pour appeler utilisent des cabines téléphoniques privées d’un type particulier. Voici leur histoire !

Pas terrible hein, mais avec du bruitage, c’aurait été mieux.

Eh bien, «leur histoire », je vous la livrerai chaque semaine, comme une chronique.

D’ici là, souhaitez moi une clientèle abondante au psy de la rue que je suis.

Crédit photo: https://eburnietoday.mondoblog.org

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