Pourquoi j’ai été Charlie?
Récemment, des vagues d’attentats ont lieu en Europe.
Plus tôt, un drame – innommable – est survenu en France. Au siège de Charlie Hebdo.
Internet et les réseaux sociaux se sont peuplés de « Charlie », nombreux, anonymes, et unanimes pour condamner cette barbarie.
Il s’est pourtant trouvé des personnes – au nom de la liberté d’expression- pour affirmer « Je ne suis pas Charlie » ou encore « Je suis les victimes de Boko Haram, Je suis les morts de Centrafrique, etc. »
Maintenant que quelques semaines l’ont recouvert de la brume du temps, daignons évoquer ce fait. Pourquoi j’ai été Charlie?
Eh bien, Selon ces personnes, 12 morts n’auraient pas dû créer autant d’indignation alors que chaque jour des centaines et même des milliers d’autres périssent.
Ils ont raison : aucune mort n’est plus importante qu’une autre; aucune perte n’est plus affligeante qu’une autre.
Je partagerais d’ailleurs le même raisonnement si s’indigner pour 12 personnes signifiait qu’on en avait cure des autres. De plus, fallait-il attendre que la France lance le hashtag #jesuischarlie avant que ne surgissent de nulle part des formules semblables.
Les fiers Africains que nous revendiquons être ne pouvaient-ils pas plus tôt initier de telles formules et rallier le monde entier.
Aurait-on oublié le hashtag #BringbackOurGirls qui a été mondialement relayé sans que certains disent que ces filles l’avaient bien cherché, et qu’elles n’avaient pas à fréquenter des écoles proches des bivouacs d’Aboubakar Shekau et de ses hommes ?
Je reconnais aux uns et aux autres le droit d’avoir une indignation sélective et de ne s’émouvoir de la mort d’innocents que quand ils sont nombreux, seulement je doute de la justesse et de la justice d’un tel raisonnement.
Cordialement,
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