Abidjan à moitié paralysé par les gbakas.
Depuis le dimanche 28 septembre, je suis terré à la maison. Effrayé non plus par des armes( le pays vit dans la paix), mais par l’effort physique.
Prétendu citadin bourgeois à l’embonpoint flagrant, je me déplace rarement à pied. J’ai de quoi ne pas prendre le bus ‘(trop bondé) mais pas assez pour le taxi. J’utilise alors les gbakas[1].
Mais les gbakas sont en grève. Ils refusent de travailler.
La raison : un drame. Dans les gares à ciel ouvert où l’on emprunte les gbakas, se trouvent ceux que l’on nomme les syndicalistes. L’un d’entre eux aurait accidentellement causé la mort d’un apprenti de gbaka.
Les syndicalistes et les chauffeurs ne sont généralement pas en bons termes. Les premiers lèvent des taxes que les seconds sont obligés de payer chaque fois qu’ils embarquent des clients au sein de la gare.
La rumeur raconte que l’apprenti aurait été écrasé par une voiture, après avoir été éjecté de son véhicule par des syndicalistes réclamant ladite taxe. Remontés, les chauffeurs de gbaka expriment leur mécontentement en refusant de travailler.
Quant à moi, j’attends sagement qu’ils se calment et reprennent le travail avant de sortir.
Je me laisserai difficilement convaincre par eux. Aller au petit trot d’une commune d’Abidjan à l’autre ? Je ne le ferai qu’avec des caméras et sous assistance médicale.
Cela m’évitera de craindre, comme le Capitaine Bobo avec Leslie Konda qu’il n’y ait pas de caméra pour l’immortaliser quand j’accomplirai les mêmes exploits qu’Usain Bolt !
[1] Mini- car assurant le transport intercommunal. Le moins coûteux après le bus, c’est le principal moyen de transport de milliers d’abidjanais
Crédit photo: commons.wikimedia.org
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